30 novembre, 2009

À paraître...


... Mais il faudra s’armer de patience car la sortie de ce livre est prévue pour avril 2010. Il s’agit du guide Venise insolite et secrète aux éditions Jonglez. Cette maison, créée en 2004 par Thomas Jonglez, propose des guides faits par les habitants pour les habitants et les voyageurs curieux. À suivre... Vivement le printemps! (la neige a commencé à tomber ici ce matin...)

26 novembre, 2009

Jardins de Venise


Il y a quelques semaines, je vous avais parlé brièvement d’un livre intitulé Secret Gardens in Venice. J’y reviens aujourd’hui. Il y a déjà un moment que j’ai fini de le lire mais, fidèle à mon habitude, je me suis quelque peu éparpillée...


Les jardins de Venise, mis à part les jardins publics, sont une part cachée de la ville. Ils sont disséminés partout mais la plupart du temps secrètement gardés derrière les palais, derrières de hauts murs, ou encore sur les toits... Il arrive parfois qu’on puisse les apercevoir au moment où une porte s’ouvre ou qu’elle est sur le point de se refermer. La Biennale est un moment idéal pour découvrir ces jardins généralement inaccessibles. Sinon, il existe quelques visites organisées dont je mettrai les coordonnées à la fin de ce billet. Ne les ayant pas personnellement expérimentées, je ne peux me prononcer sur leur pertinence mais vous saurez qu’elles existent.

Secret Gardens in Venice ne propose pas seulement une histoire des jardins à Venise mais se veut également un guide topographique et littéraire des jardins vénitiens. Le livre est truffé de citations littéraires de Gabriele d’Annunzio, de Henry James, de Henri de Régnier et de l’Arétin pour ne nommer qu’eux. L’ouvrage est richement illustré par de très belles photos de Gianni Berengo Gardin. On trouve aussi des descriptions détaillées de jardins aujourd’hui disparus.





Bibliographie sur les jardins à Venise
Mariagrazia Dammicco. Jardins secrets de Venise, Flammarion, 2006. ISBN: 2-0820-13979 Photos de Marianna Majerus
Cristiana Moldi-Ravenna et Tudy Sammartini. Secret Gardens in Venice, Arsenale Editrice, 4e éd 2005 (1996) ISBN: 88-77431695 Photos de Gianni Berengo Gardin
Frédéric Vitoux. L’Art de vivre à Venise, Flammarion, 1990. Plus particulièrement la partie intitulée « Jardins et altane » p.130-143, mais on trouve d’autres photos de jardins ailleurs dans le livre.
M. Dammicco, G. Bondi et L. Querenghi. I giardini Veneziani: Guida per Veneziani distratti, foresti illuminati, giardinieri appassionati, Padova, 2004.

Quelques liens sur le sujet:
http://www.giardini-venezia.it/
http://www.archeove.com/pubblic/giardini/giardini.htm
http://geniuslocivenezia.blogspot.com/
http://www.veneziasi.it/it/giardini-venezia
www.istitutoveneto.it/venezia/documenti/.../giardini.pdf
http://www.campiello-venise.com/jardins_de_venise/jardins_malipiero/les_jardins_de_venise.htm



Pour les visites organisées:
http://veneziasammartini.com/visite.html
Per contattare Tudy Sammartini scrivete a:tudysammartini@gmail.com
Telefono e fax 0039 0415288146.
http://www.housesinvenice.com/guided-visits/gardens-of-venice.htm


25 novembre, 2009

Saint-Georges




Il est en bien mauvais état ce pauvre Saint-Georges dont le bras droit a été fauché par une tempête en 2003. SMS Venice, une association qui a vu le jour en 2008, tente présentement d’amasser les fonds nécessaires pour faire restaurer la statue ainsi que la lanterne de la coupole.

23 novembre, 2009

Le Rallye annuel du Campiello




Dans une petite semaine commencera le rallye annuel du Campiello.
Une intrigue à résoudre, des questionnaires sur Venise plutôt pointus... mais vous avez 2 mois pour répondre.
Vous pouvez jouer en équipe. Les inscriptions ont présentement lieu.
J'y participe tous les ans et c'est absolument passionnant pour qui aime en apprendre sur Venise. Je vous le conseille!
Vous pouvez jeter un oeil aux rallyes des dernières années ici.
Celui de cette année s'intitule La Malédiction du Carmagnole.
à suivre... Départ prévu le 1er décembre à minuit.

22 novembre, 2009

Un peu de couleur



Je ne sais quel était le motif de ce rassemblement mais ça fêtait autour de l'Arsenal...

19 novembre, 2009

Coup de gueule...

Voilà, le premier coup de gueule publié sur mon blog... Une fois n'est pas coutume...
Je viens de prendre près de deux heures à regarder un vrai navet!
Antonio Vivaldi, un prince à Venise. Et quel navet! Il y avait certes de la belle
musique et de beaux décors, mais ça s'arrête là. Je sais que ce film est sorti il y a déjà
un bon moment mais je ne l'avais pas vu et je me faisais une joie de le regarder ce soir.
Quelle déception! Le jeu des acteurs était d'une affligeante médiocrité, on n'y croyait
pas une seule seconde. Et le scénar, on n'en parle même pas... C'était carrément grotesque!
Bon voilà pour le coup de gueule mais il fallait que ça sorte...

Ernesta Stern (1854-1926)


Je ne m’étais jamais questionnée à propos de l’origine du nom du palazzetto Stern. C’est ainsi que j’ai été amenée à m’intéresser à Ernesta Stern. Plus j’avançais dans mes recherches plus j’étais intriguée par cette femme. J’ai appris qu’elle avait notamment écrit, sous le nom de plume Maria Star, quatorze comédies, six bozzetti teatrali, douze romans, huit journaux de voyage et trois livres d’aphorismes. Je serais curieuse d’en lire des extraits!


Ernerta Stern, née Hierschel de Minerbi, a vu le jour à Trieste en 1854. Elle a grandi dans une famille de mécènes impliquée dans le domaine des arts et des finances. Quelques mots sur sa famille. Son arrière-grand-père, Moïse Hierschel a fait construire le palais Hierschel (9 Corso Italia, à Trieste) encore visible de nos jours. Il a acheté en 1835 le Teatro Grande (ou Nuovo et actuel Teatro Verdi). Sa mère, Clementina, riche héritière de Caliman de Minerbi, a reçu une éducation musicale notamment en chant. Cette dernière épouse Leone Hierschel (fils de Moïse) en 1833. Un mariage fastueux. Ils reçurent notamment en cadeau un palais sur le Grand Canal à Venise et les bâtiments de la douane (bureaux et appartements). Clementina tenait un salon très couru où elle recevait peintres, écrivains, musiciens (notamment Verdi, qui lui dédiera un opéra). Ernesta sera le dernier enfant de ce mariage. Son neveu, Lionello Hierschel de Minerbi a acheté, en 1906, la Ca’Rezzonico, alors propriété de Robert Barrett Browning. Il habitera ce palais et le remplira d’œuvres d’art jusqu’en 1935, moment où, suite à des sérieuses difficultés financières, il le cèdera à la commune de Venise.

Vie parisienne
Ernesta Hierschel de Minerbi épouse Louis Antoine Stern (1840-1900), banquier parisien, le 5 mai 1874. De ce mariage naîtront quatre enfants. Le couple possède deux résidences, une au 68 rue du Faubourg Saint-Honoré (malheureusement démolie vers 1920) et une superbe villa, Torre-Clementina à Rocquebrune-Cap-Martin, aujourd’hui classée monument historique.
C’est dans la résidence parisienne qu’Ernesta tenait, comme sa mère, son salon. Un salon très admiré et encensé par les plus célèbres critiques mondains de l’époque. C’était notamment au salon d’Ernesta Stern que Proust et Reynaldo Hahn se donnaient rendez-vous. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier qu’en 1894 Ernesta rencontre Proust. C’est grâce à elle que Proust aura l’occasion de rencontrer pour la première fois Gabriel Fauré. Elle sera présente aux funérailles de la mère de Proust.
Elle a financé la publication de la Revue Anthologie de France et d’Italie publiée à Milan, lieu d’échanges culturels entre les deux pays. Elle a aussi été une des fondatrices de la Société des grandes auditions musicales de France en 1890.
Le couple possédait une collection d’œuvres d’art qui contenait notamment une fresque de Giotto, des Rubens et un Luca della Robbia entre autres. La collection fut dispersée après sa mort.
Petite anecdote: Robert de Montesquiou aurait quelque peu ironisé à propos d’un des romans d’Ernesta, Chaînes de fleurs, et plus généralement sur la valeur littéraire de son œuvre. Jean, le fils d’Ernesta, décida de provoquer l’homme de lettres en duel. L’affrontement se conclut par une victoire écrasante de Jean qui était un excellent escrimeur. Le récit de ce duel se trouve entre autres dans le Figaro du 19 janvier 1904 ainsi que dans les mémoires de Montesquiou.
Il y aurait encore tant à dire sur cette femme fascinante mais je vais m’arrêter ici pour le moment.

Liens et références:
www.apophtegme.com/ROULE/stern.pdf
Pour plus d’information sur les familles Hierschel et de Minerbi voir ce site: http://deudon.charles.free.fr/salons.htm
Rivista della facoltà di lingue e letteratura straniere dell’université Ca’Foscari, XLVI, 2, 2007 : « Le stagioni di Ernesta e del Palazzetto Stern » de Maria Teresa Biason et Ivana Paoluzzi, p.77-108. Il est consultable en ligne.

18 novembre, 2009

Airs de Vivaldi


Je viens de découvrir la sortie d'un nouveau CD d'airs d'opéras de Vivaldi sous la direction de Fabio Biondi. Au chant: la talentueuse Vivica Genaux.

17 novembre, 2009

Corte Botera


Un joli endroit que je n'ai découvert qu'à mon quatrième séjour. Je l'avais cherché en vain en janvier dernier où je m'étais heurtée à l'entrée fermée au bout du petit pont...




13 novembre, 2009

Lumière au bout du tunnel



Voilà, j'ai changé d'ordinateur. L'ancien était devenu trop instable et j'ai horreur d'être à la merci des caprices d'une machine! J'aurai besoin de temps pour tout transférer les données et les photos, ce qui risque de retarder un peu mon billet sur Ernesta. Mais je ne vous oublie pas!

10 novembre, 2009

Palazzetto Stern (la suite)




Quelques précisions… Comme je l’ai mentionné précédemment, le palazzetto Stern est construit là où se trouvait jadis le Palazzo Michiel-Malpaga, somptueux palais de quatre étages dont on peut voir quelques représentations dans des tableaux de Canaletto, de Bellotto, sur des gravures de Dioniso Moretti et dans un dessin de Guardi. Au début du XIXe siècle, il ne restait de ce palais que la façade du rez-de-chaussée à partir duquel un atelier de céramique appartenant au peintre Raffaele Carbonaro et au sculpteur Achille Tamburlini avait été construit. C’est d’ailleurs d’eux, qu’en 1909, Ernesta Stern achètera l’atelier laissé à l’abandon afin de faire ériger un nouveau palais. Le projet de construction sera confié à Giuseppe Berti et à Raffaele Mainella, un ami proche d’Ernesta qui avait également signé la décoration de ses deux autres résidences. Les travaux débutèrent à l’automne 1910. Ernesta tenait beaucoup à avoir un petit jardin donnant sur le Grand Canal, il fut alors nécessaire de détruire ce qui restait de l’ex-palazzo Michiel, à savoir le portail gothique surmonté d’une ogive, les deux fenêtres gothiques et les deux colonnes torsadées de la façade. Ce petit jardin, où se trouve l’actuelle terrasse, était pavé de briques en arêtes de poisson, comportait quatre plates-bandes fleuries, une margelle de puits et était cintré d’un mur crénelé.
Le palais était alors composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage. Les différentes façades ornées de patere aux motifs divers, de blasons, d’un Saint-Georges combattant le dragon (cf. Rizzi,
Scultura esterna a Venezia, Venezia, Stamperia di Venezia Editrice, 1987.). L’inauguration du palais aura lieu le 30 avril 1912. Figuraient parmi les invités : Raffaele Mainella, la comtesse Elsa Albrizzi et sa fille, le comte Grimani, le baron Gerlach, la comtesse et le sénateur Papadopoli, la comtesse Emo, les signore Rietti-Stucky, la princesse Polignac, les Curtis, etc. La fête fut qualifiée par la presse de l’époque « de rêve inoubliable ». Ernesta Stern y tiendra, comme à Paris, son petit salon, lieu de rencontres mondaines, de spectacles intérieurs et extérieurs. Les tragiques événements de 1914 vinrent cependant mettre un terme aux fêtes du palazzetto Stern. Ernesta rentra en France. Après la guerre, à son retour à Venise, elle fut soulagée de retrouvé le palais intact. Mais l’atmosphère avait changé et en 1924, le palais fut vendu au peintre Samuele Finckestein. Après la mort d’Ernesta, en mai 1926, les nouveaux propriétaires firent ajouter l’étage supplémentaire en 1927. Ces travaux furent aussi exécutés par Berti à la demande de Giuseppe Finckestein. C’est à eux qu’on doit la « chapelle abside » qu’on aperçoit à droite du palais. Cet endroit servait notamment d’atelier et d’espace d’exposition.
J’ai lu que par la suite, ce palais a aussi été le siège de l’E.M.P.A.S. La palais qui a fait l’objet d’une longue restauration est à présent devenu un hôtel de luxe. L’intérieur comporte encore aujourd’hui les éléments décoratifs conçus par Mainella.
Voilà pour l’histoire du palazzetto Stern. Je vous présenterai, dans les jours à venir, le portrait d’Ernesta Stern.

L’essentiel de ma documentation provient d’un long article extrait de la Rivista della facoltà di lingue e letteratura straniere dell’université Ca’Foscari, XLVI, 2, 2007 : « Le stagioni di Ernesta e del Palazzetto Stern » de Maria Teresa Biason et Ivana Paoluzzi, p.77-108. Il est consultable en ligne et comprend plusieurs illustrations que je n’ai pas voulu reproduire ici sans autorisation.

09 novembre, 2009

Ralentissement...

Un petit mot pour vous prévenir que je risque de prendre un peu de retard car mon ordinateur fait encore des siennes... J'espère pouvoir régler ça rapidement.
À bientôt,
AnnaLivia

08 novembre, 2009

Palazzetto Stern





Terrasse sur le Grand Canal avec son remarquable margelle de puits (IX ou Xe siècle)

Encore un de ces palais du Grand Canal qui a été transformé en hotel... Le palazzetto Stern, qui a aussi été connu sous le nom de Ca' Madama Stern, est situé entre le rio Malpaga et la calle del Traghetto à Dorsoduro. Il a été construit au début du XXe siècle sur l'emplacement et à partir des vestiges de l'ancien Palazzo Michiel-Malpaga, palais datant du XVe siècle qui a été laissé à l'abandon. La reconstrustion pour le compte de la famille de collectionneurs d'art et mécènes, les Stern, se déroule de 1909-1912 sous la direction de l'architecte Giuseppe Berti et la décoration est signée Raffaele Mainella (1856-1941). (Billet à venir sur Ernesta Stern...)

Palazzetto Stern avant l'ajout d'un étage.

Palazzetto de nos jours

03 novembre, 2009

Compositions abstraites

J’ai capturé ces images lors d’une balade à la Giudecca en septembre dernier en observant la base du mur qui borde le fameux jardin « Eden ». Ces compositions abstraites me plaisent beaucoup. Elles concentrent tout ce que j’aime à Venise : les pierres, l’eau, les reflets, les couleurs, les textures où la vie s’accroche avec ténacité.




Les parties immergées des bricoles et des murs qui bordent les canaux sont « des lieux de vie animale et végétale intense. Nombre d’espèces de mollusques et d’algues y trouvent refuge et pitance. » (p.24, Guide Gallimard, Les encyclopédies du voyage)
L’étagement d’algues et de micro-organismes, visible sur les bords des canaux soumis aux fluctuations de la marée (zone intertidale) témoigne d’une activité biologique parmi le plus riches de Méditerranée. (p.28, ibid.)


Je vous conseille un très beau livre qui propose des photographies originales: Venise, Miroir des signes de Pierre-Jean Buffy et Bernard Neau aux éditions Terre de Brume.

Présentation de l'ouvrage:

Ce livre fut pour Pierre-Jean Buffy “l’aventure d’une vie”, une quête spirituelle comme une expérience poétique, une enquête sur lui-même et l’âme intime de Venise à travers ses signes, ses symboles. Pensant que voir c’est apprendre à entendre, il voulait raconter par l’image “une histoire dont Venise est le miroir” : la sienne, la mienne, celle du lecteur. Il avait pris le parti de ne pas représenter directement les humains et les lieux, mais de recueillir sur les murs, les portes, les bordures des canaux, les statues des quais et des ruelles, les traces d’une mémoire collective et ancienne. Hommage amoureux à une ville qui hanta son imaginaire et dont il traversa le rêve en infatigable piéton. Démarche profondément intuitive visant à rassembler, relier, relire, recommencer… Méditation sur l’instant, l’effacement, le silence, la durée. Hymne aux éléments et aux matières par l’attention portée aux choses et au “geste de la pierre et de l’homme” jusque dans les plus petits détails. Alors, le lecteur comprendra que “chaque photo a une histoire”, et j’espère qu’il partagera notre passion commune pour le déchiffrement de cette énigme vénitienne.

Bernard Neau

02 novembre, 2009

Chiesa San Nicolo dei Mendicoli




Façade latérale baroque (1750-1760)

Je garde un agréable souvenir de la visite de cette église. C’était à la fin d’un après-midi ensoleillé. Nous avions, pensais-je, l’endroit pour nous, pas de surveillant en vue. Alors, j’ai photographié consciencieusement tout le tour de l’église. Arrivée à la fin, j’apercois la gardienne qui vient gentiment me dire qu’on ne peut pas prendre de photos… S’était-elle endormie? Aussi a-t-elle poursuivi en nous faisant une charmante visite guidée, nous parlant des différents tableaux et autres détails de l’église. C’était en italien et j’en ai perdu des bouts… Il y avait notamment l’histoire d’un martyr, Saint-Niceta, qui périt par le feu et dont les reliques sont conservées dans une de chapelles latérales.

San Nicolo dei Mendicoli est une très ancienne église qu’on trouve dans un quartier reculé de Dorsoduro. Sa fondation remonte au VIIe siècle par un groupe de Padouans venus s’installer là après avoir fui les Lombards. Quelques hypothèses circulent autour de l’origine de son nom. Une première veut qu’il vienne de la déformation de mendigola, ancien nom de l’île sur laquelle l’église a été construite. On a aussi dit qu’elle devait son nom aux mendiants (mendicoli), pêcheurs pauvres qui habitaient les environs.

L’église est reconstruite au XIIe siècle. Elle est de style vénéto-byzantin et présente un plan basilical à trois nefs, une abside centrale, un presbytérium, deux chapelles latérales. Elle sera à plusieurs reprises restrusturée et modifiée. Durant la première moitié du XIVe siècle, les chapiteaux des colonnes de la nef centrale sont remplacés. Puis vers 1580, ajout des boiseries dorées, semblables mais antérieures à celles de l’église des Carmini. Les dernières grandes modifications datent de 1750-1760, moment où fut ajoutée la façade latérale de style baroque.
Le portique extérieur qui date du XVe siècle est le seul exemple qui ait subsisté avec celui de San Giacometto di Rialto. Il a été reconstruit en 1903 et abrite quelques fragments lapidaires trouvés lors de la restauration de l’église.

Portique

Au XXe siècle, une première série de travaux de restauration se déroulera de 1903-1924. L’église sera cependant très endommagée par la terrible inondation du 4 novembre 1966. Elle sera de nouveau restaurée de 1971-1977 grâce à la fondation Venice in Peril.

Détail du plafond d'une des chapelles

Chapelle latérale




Plafond avec peintures de L. Corona et F. Montemezzano

Les fresques du plafond (XVIe s.) présentent des scènes de la vie de Saint-Nicolas. Deux d’entre-elles sont de Leonardo Corona et le tondo du centre est de Francesco Montemezzano. La nef centrale contient un cycle de décorations, douze panneaux, dédié au Christ et à Saint-Nicolas.



Choeur avec la grande niche qui abrite Saint-Nicolas


Saint-Nicolas était évêque de Mira en Licie, il est représenté, dans la niche du chœur, avec les trois bourses pleines d’argent qu’il apporta à trois jeunes filles que le père destinait à la prostitution. Avec la dot ainsi constituée, les jeunes filles purent se marier. Cet épisode est raconté dans la Divine Comédie de Dante, aux vers 31-33 du chant 20 du Purgatoire. (p.561, 30 itinéraires à la découverte de la ville, Paolo Giordani)